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Le film d'animation 3D "Les Chaussures de Louis" finaliste des Student Academy Awards !

Le film de fin d'études "Les Chaussures de Louis" réalisé en 2020 par nos étudiants Théo, Marion, Kayu et Jean-Géraud est finaliste des Student Academy Awards, une compétition de films étudiants de l'Académie des Oscars.

Qu'est-ce qui vous a inspiré le fait de vouloir raconter l'histoire de Louis ?

L’idée nous est venue suite au visionnage d’une interview de Josef Schovanec, un philosophe, écrivain, chroniqueur radio autiste. Dans cette interview, il parle de sa manière à lui de voir et d’interagir avec le monde. Un monde dont aucun des codes sociaux ne lui sont naturels. Cela nous a interpellés et donné l’envie de raconter l’histoire de Louis, un enfant qui ne perçoit pas les choses qui l’entourent de la même manière que ses camarades. Ceci nous laissant libres d’opposer la réalité de Louis à celle qui l’entoure et qui est parfois dénuée de sens.

Quel type de recherches avez-vous effectué pour explorer le point de vue des personnes autistes lors du développement du film ? 

En parallèle de l’écriture du scénario nous avons visionné énormément d’interviews de Josef Schovanec dans lesquelles il décryptait nos codes sociaux en expliquant ce que cela avait d’incompréhensible pour une personne autiste. Nous avons également échangé avec des associations ainsi que des personnes concernées pour s’assurer que ce que nous racontions n’était pas trop cliché ou à côté du sujet. Ces échanges tout comme les interviews étaient riches en anecdotes de vie, celles-ci nous ont beaucoup aidés et ont influencé les péripéties du film. Cela nous a également influencés dans l’écriture de la voix off. Dans les premières versions du scénario, la voix off était bien celle de Louis, mais certains mots et expressions ne collaient pas avec sa manière de s’exprimer. Louis expliquait sa vision avec des mots qui n’étaient pas tout à fait les siens et l’échange avec ces personnes nous a permis de trouver la manière de s'exprimer de Louis.

Contrairement à de nombreux films d'animation 3D de fin d'études, vous avez choisi d'inclure des dialogues parlés, avec la voix d'un jeune enfant. Qu'avez-vous apprécié en travaillant sur cette phase ?

Ce que nous avons le plus apprécié c’est de se plonger réellement dans la tête du personnage de Louis, chose que nous faisons habituellement pour créer un personnage, son design et le faire bouger. Mais cette fois-ci nous devions en plus trouver les bons mots, ceux que dirait Louis, un enfant qui ne raisonne pas comme ses autres camarades. Ce qui était difficile et intéressant, c’est que la voix off écrite sur le papier donnait une tout autre dimension lorsque nous la disions à voix haute. Nous avons donc souvent fait des allers-retours entre l’écriture et la salle d’enregistrement pour tester puis monter la voix off afin de voir si elle collait au personnage. Nous faisions parfois 3 aller-retours dans la journée en ne changeant parfois que quelques mots, car certaines phrases n’étaient pas encore tout à fait celles de Louis. En somme, nous avons beaucoup aimé le fait d’avoir ajouté cette dimension à notre film, cela nous a permis de rendre Louis encore plus vivant.

L'histoire de MoPA

Quelle est la signification des chaussures bleues dans le film ?

Les chaussures ont une place très importante dans notre histoire. Il s'agit du fil conducteur. Pour Louis, ses chaussures sont son point d'ancrage au monde. Il a tout un rituel bien spécifique avec ses chaussures qui lui permet de se sentir plus à l'aise. Les personnes autistes peuvent avoir des comportements répétitifs "d'auto-stimulation", cela les aide à réguler leur énergie et donc à mieux se concentrer dans un environnement qui n’est pas toujours facile à appréhender pour eux. La symbolique d'associer ce rituel à des chaussures nous plaisait énormément car les chaussures sont des objets qui représentent la marche, le chemin à parcourir... Ce film ne raconte qu'un fragment de la vie de Louis, il aura encore beaucoup d’épreuves à surmonter mais ses chaussures seront toujours là pour le remettre sur pied...

 

Pouvez-vous nous parler du design des personnages et de l'environnement et nous expliquer comment il a servi votre vision du film ?

L’histoire est montrée au travers des yeux de Louis. Nous avons donc pensé l’environnement en conséquence. Nous avons opté pour un concept de “maison de poupée” et avons réfléchi à la manière dont un enfant l’aurait conçue. Pour le palais mental, l’endroit où Louis est le plus à l’aise et qui image son schéma de pensée. Nous avons pensé l’espace de manière ordonnée, chaque objet appartenant à Louis a une place spécifique, fonctionnelle et logique pour lui. Mais pour l’ancienne école, c'est l’inverse, elle est plus hostile et intimidante pour Louis. Elle est désordonnée, plus sombre et ses matériaux sont beaucoup plus froids.

Pour les personnages, nous avons fait le choix de cette stylisation car nous voulions créer une empathie entre le personnage et le téléspectateur. Plutôt qu’un personnage réaliste, nous avons pris le parti de faire un personnage qui ressemble un peu à un jouet et rappelle donc l’enfance. Nous voulions pour autant que Louis semble vivant et tangible, c’est pourquoi nous avons donné un aspect très tactile à sa texture ainsi qu’à ses cheveux, traités de manière réaliste. Les yeux de Louis sont également très importants. Ils représentent la personnalité de Louis, ce sont deux petites billes noires face à un monde incompréhensible. Cette stylisation nous permet d’éviter de tomber dans le pathos et nous donne un potentiel d’animation très intéressant.

L'histoire de MoPA

Comment avez-vous partagé les différentes tâches pendant la production ?

Nous étions 4 personnes avec des envies et des spécialités différentes, le partage des tâches s’est donc fait assez facilement.

  • Théo : Animation / Rigging / Montage
  • Kayu : Storyboard / Layout / Modeling / Texturing / Lighting / Rendering / Compositing
  • Marion : Modeling / Sculpting / Texturing / Grooming / Lighting / Rendering / Compositing
  • Jean-Géraud : Modeling / Texturing / Animation / Sound design

Avez-vous des conseils à donner à d'autres étudiants qui se lancent dans la réalisation de leur film de fin d'études ?

    Bien définir les rôles de chacun dès le début pour ne pas avoir de surprise au milieu de la production. Faire le point régulièrement sur le travail effectué dans la journée, pour ajuster le planning si besoin car le retard de production peut arriver rapidement mais la deadline ne change pas.
    Cibler dès le début les enjeux principaux de votre court-métrage et adapter le planning de production en conséquence. Par exemple : il était essentiel pour nous d’enregistrer la voix off au plus tôt. Dès la première animatic nous avions une voix off témoin, car cette voix off rythme certaines parties du montage. Il était donc indispensable que nous l’ayons pour bien timer chaque plan et action de Louis. Une fois l’animatic et la voix off témoin validée nous avons enregistré la version définitive (à cette époque là, seulement 2 plans avaient été validés en animation), il ne fallait pas enregistrer la voix off plus tard car nous aurions sûrement dû réanimer des plan pour matcher à la voix off.

    Combien d'heures estimez-vous avoir travaillé sur ce film d'animation 3D ?

    Nous avons investi notre temps avec comme unique objectif de réaliser un univers le plus proche possible de notre imagination. Il est donc impossible d'estimer notre travail en heures car nous étions très exigeants et intransigeants envers nous-mêmes. Faire ce film, c'était une occasion qui ne se représentera peut-être pas, nous ne voulions donc pas rater cette opportunité. Finalement, nous avons terminé notre film à l'heure et cela malgré la période de confinement! Le plus important, ce n’est pas le nombre d’heures, mais de finir son film à temps et d’en être satisfait.

    Votre film a eu beaucoup de succès sur le circuit des festivals : Pensez-vous qu'il pourrait aider à donner une visibilité aux défis rencontrés par les personnes autistes, en particulier auprès du public scolaire ?

    Cela nous tiendrait à cœur que le film rencontre un public scolaire pour sensibiliser les enfants à la différence ainsi qu’auprès d’associations en rapport avec l’autisme. En réalité, nous en avons déjà eu l’opportunité grâce à la participation du film au Festival Regard Scolaire. Ce festival diffuse ses programmes auprès de 18 500 élèves dans des écoles de la Province du Québec.
    Nous avons également eu l’occasion de présenter le film à la classe de Ronan (l'enfant qui fait la voix off dans le film), ainsi que dans une école ayant mis en place un dispositif d’autorégulation pour des enfants porteurs de troubles du spectre de l’autisme. La présentation du film dans ces écoles a donné lieu à des échanges très intéressants entre les élèves, leurs instituteurs et nous. Nous souhaitons présenter de nouveau le film dans d’autres écoles.

    Avez-vous eu des retours de spectateurs qui ont vu votre film d'animation ?

    Nous avons eu plusieurs bons retours du public venant de personnes concernées par l'autisme entre autres. Nous avons cependant quelques regrets car le Covid nous a un peu empêchés de rencontrer le public en festival cette année.

    Quel effet cela fait-il de figurer dans la liste des finalistes des Student Academy Awards ?

    Figurer dans la liste des finalistes fait un drôle d'effet. Nous ne nous attendions pas à ce que notre court-métrage parcoure autant de chemin et encore moins que nous serions finalistes des Student Academy Awards !

    Pouvez-vous nous dire comment votre formantion en animation 3D à l'école MoPA vous a préparés à ce projet ambitieux ?

    Le fait d’avoir travaillé sur plusieurs productions avant celle du diplôme nous a bien préparés car chaque production est différente de par ses enjeux, le nombre de membres dans l’équipe et sa durée. Après plusieurs productions à l’école, nous avons gagné en anticipation et c’est une chose qu’il faut essayer de travailler car c’est ce qui vous permettra de mieux gérer le planning même s'il y a toujours des imprévus. La grosse différence c’est qu’en cinquième année la durée de production totale s’étale sur un peu plus d’un an, c’est un vrai travail d’endurance.

    Pourquoi avez-vous choisi d'étudier à l'école de cinéma d'animation 3D MoPA ?

    • Théo : J'ai choisi d'étudier à MoPA car à l’époque où j’ai passé le concours, c'était l'école dans laquelle les étudiants faisaient les films de fin d'étude qui m'impressionnaient le plus.
    • Kayu : J’ai travaillé au Festival d’Annecy avant d'entrer à MoPA, cette expérience m'a donné l’inspiration de faire de l’animation. J’avais envie de faire une école qui force les étudiants à faire un film chaque année et nous forme en tant que réalisateur. J’ai tellement été impressionné par les films d'étudiants de MoPA que j’ai choisi d'étudier ici.
    • Marion : J’ai choisi l’école de cinéma d'animation 3D MoPA après avoir vu les films de diplômes des promos précédentes. J’ai eu envie de faire la même chose.
    • Jean-Géraud : Je voulais faire des études autour du cinéma d’animation. MoPA avait réalisé de superbes films et les témoignages d’anciens étudiants étaient très positifs. J’avais postulé à l’école mais sans savoir si j'étais capable de la rejoindre, mais finalement, j’ai pu étudier à MoPA !

    Pourquoi avez-vous choisi l'animation comme choix de carrière ?

    • Théo : Tout petit j'essayais de comprendre comment on faisait des films d'animation, comment on faisait bouger un personnage et c'est cette passion qui m'a fait choisir l'animation comme choix de carrière
    • Kayu : L'animation englobe tous les médiums d’art. Je me sens libre quand je fais des films d’animation. Il y a tellement plus de possibilités de réaliser et donner vie aux images qui sont dans ma tête. J’adore le fait que pour l'animation, nous devons travailler comme un soldat, mais en même temps penser comme un artiste. J’ai envie de maîtriser cette mentalité et de travailler comme les animateurs que j’admire.
    • Marion : J’ai toujours adoré l’écriture, le cinéma et le dessin. Le cinéma d’animation est pour moi la jonction parfaite de ces différents domaines. C’est un moyen de raconter des histoires en ayant le contrôle sur tout, que ce soit mise en scène, acteurs, décors, etc. Il faut créer l’ensemble des éléments pour qu’ils prennent vie. Je ne cesse de m'émerveiller de la puissance de ce médium, il permet de rendre vivant l’inanimé. 
    • Jean-Géraud : Durant mes années BTS, j’ai eu la chance de pouvoir effectuer un stage Erasmus chez Zorobabel à Bruxelles. Là-bas, j’ai pu travailler sur plusieurs films et voir toutes les étapes de créations. C’est durant ce stage que j’ai développé mon envie de travailler sur des films d’animation.
    L'histoire de MoPA

    Pouvez-vous nous parler de votre activité professionnelle actuelle ?

    • Théo : Je suis actuellement Rigger chez Blue Spirit à Angoulême.
    • Kayu : Je suis Lighting / Compositing artist pour visual development chez Xilam Animation pour une série Netflix et en même temps illustrateur indépendant.
    • Marion : Je travaille actuellement comme Character modeling/texturing artiste chez pour une série Netflix chez Blue Spirit à Angoulême.
    • Jean-Géraud : J’ai effectué plusieurs contrats chez Brunch studio à Paris, en tant que modeling/surfacing artist et je suis en attente de futurs projets.

      Quels sont vos projets pour l'avenir ?

      • Théo : Je souhaite continuer d'être rigger et gagner en expérience afin de passer Rigging TD un jour.
      • Kayu : Le fait de travailler dans le cadre professionnel d'un studio m'a permis de beaucoup apprendre, et cela même pour mes propres projets indépendants/personnels. J'espère qu'un jour je pourrai fusionner les deux expériences ensemble en tant que réalisatrice.
      • Marion : J’ai envie de poursuivre ma carrière de character modeling/texturing artiste et découvrir plus en détails les rouages de la productions dans les studios. L’écriture me tient toujours à cœur donc j’espère aussi pouvoir approfondir cela aussi.
      • Jean-Géraud : Je souhaite continuer ma carrière actuelle; continuer de gagner de l’expérience et en maîtrise, afin de pouvoir contribuer à des projets de films de plus en plus importants et ambitieux.

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