Quand le cinéma d’animation fait ressentir, réfléchir… et s’engager
L’animation ne se résume pas à faire rêver ou à amuser les plus jeunes. C’est un terrain d’expression à part entière, capable de toucher juste, d’aborder des sujets intimes, profonds ou engagés. À l’école MoPA, c’est justement cette liberté qu’explorent les étudiants : celle de faire ressentir et réfléchir, de bousculer parfois, avec des histoires qui marquent autant par leur sincérité que par leur regard sur le monde.
L’animation : un langage universel pour raconter l’émotion
Pas besoin de mots pour faire passer une émotion. L’animation a cette force unique de pouvoir toucher juste avec un simple regard, une lumière, un mouvement. C’est un langage universel, qui dépasse les frontières et les cultures. À MoPA, les étudiants s’en emparent pour raconter l’amour, la peur, la solitude ou l’enfance, avec une justesse souvent désarmante. Ce sont les choix visuels, le rythme, les silences, les couleurs ou encore la musique qui prennent le relais pour faire ressentir ce qui, parfois, ne se dit pas.
Quelques films signés MoPA illustrent bien cette manière de faire ressentir sans dire.
- Les Chaussures de Louis suit le regard d’un enfant autiste de 8 ans qui débarque dans une nouvelle école. À travers ses chaussures bleues, il raconte sa vision du monde, avec toute la sensibilité et la singularité de sa perception.
- Après Papi explore le deuil à hauteur d’enfant. Loup, passionné d’insectes, est hanté par le fantôme de son grand-père. Le film mêle peur et tendresse pour parler de l’absence, de la mémoire et de ce qui se transmet sans se dire.
- Dans Feeling Blue, c’est toute une famille qui tente de retrouver un peu de lumière après une perte. Sans dialogues, le film parvient à raconter la tristesse, mais aussi la résilience, à travers une mise en scène délicate et pudique.
Quand l’émotion devient vecteur d’engagement
Mais faire ressentir, c’est aussi une façon de faire réagir. À MoPA, beaucoup de films vont au-delà de l’émotion pour interroger le monde, bousculer les idées reçues ou dénoncer certaines réalités. L’animation devient alors un outil d’engagement, parfois frontal, parfois plus subtil, mais toujours porté par une vraie sincérité. En créant de l’empathie, les films ouvrent la voie à la réflexion que ce soit sur l’environnement, les inégalités, la société, les excès…
Et quand l’émotion sert une cause, le résultat est souvent percutant. Plusieurs courts-métrages de MoPA montrent comment l’animation peut faire passer des messages forts.
- Dans Hybrids, la mer est peuplée de créatures mi-déchets, mi-animaux. Ce court-métrage frappe fort en imaginant une nature contrainte de muter pour survivre à la pollution.
- Farewell, plus intime, s’attaque au thème de l’addiction. On suit Larry, un trentenaire qui tente désespérément de sauver son père alcoolique. La tornade qui dévaste leur monde devient le symbole de cette spirale destructrice.
MoPA : former des artistes qui ont quelque chose à dire
Si les films produits à l’école MoPA sont aussi marquants, c’est aussi parce que l’école pousse ses étudiants à aller au fond des choses. À ne pas juste bien faire, mais à faire avec du sens. Ici, pas de sujet imposé : les projets de fin d’études sont libres, accompagnés, et souvent très personnels. L’écriture, le point de vue, la sincérité du propos sont au cœur de la pédagogie.
Tout au long du cursus, les étudiants passent par des workshops qui nourrissent cette réflexion : sculpture des émotions, character design, écriture collective… autant de terrains pour tester, creuser, chercher ce qu’on veut vraiment raconter et comment le raconter. Résultat : chaque année, les films produits abordent des thématiques très différentes, toujours avec une vraie volonté de dire quelque chose.
- Farewell, plus intime, s’attaque au thème de l’addiction. On suit Larry, un trentenaire qui tente désespérément de sauver son père alcoolique. La tornade qui dévaste leur monde devient le symbole de cette spirale destructrice.